Stop ou encore ?
Un kiteboarder s'est tué à Barcarès, là même où une jeune femme avait trouvé la mort comme on dit – qu'elle curieuse expression – le mois dernier. Elle était Suisse, il était allemand, le problème n'est donc pas franco-français. Par contre, les diverses anecdotes qui nous reviennent des spots démontrent qu'il y a un vrai problème d'approche, de comportement, pour ne pas dire de compréhension du kite.
On aurait pu penser après les première séries d'accidents il y a quelques années, que le gros du problème était derrière nous, que le kitesurf avait mûri, que le matériel et les mentalités avait progressé dans le bon sens, on ne peut que constater le contraire.
Dans l'absolu, nous l'avons dit et écrit, même si c'est terrible, on meurt en moto, en montagne, en apnée, en scooter, mais le kitesurf a ceci de particulier que les accidents provoquent une émotion quand par ailleurs une info comparable fait deux lignes dans la PQR. N'en demeure pas moins qu'il y a un vrai problème à résoudre et que personne ne semble se bousculer au portillon pour ébaucher le début d'un programme sérieux.
Nous avançons l'hypothèse suivante. Il y a un problème « culturel », avec le kitesurf. C'est sans doute le premier sport de glisse de ce que l'on pourrait appeler l'ère de la consommation immédiate. Ce n'est pas nouveau, aujourd'hui, les gens veulent avoir un accès rapide et facile au plaisir, à la sensation. Ils veulent dupliquer ce qu'ils voient dans les média et qui leur a plu, ils veulent s'approprier un plaisir donné. Et le kitesurf, dans sa relative simplicité et grâce à son immense pouvoir d'attraction répond parfaitement à ce besoin. L'apprentissage est rapide, une personne « lambda » peut espérer tirer ses premiers bords après 10h de cours.
Nous avions déjà avancé cette hypothèse, auparavant, ce type d'activité allait de paire avec l'entrée dans un "univers", sa compréhension, l'apprentissage de règles élémentaires. En ce sens, le kitesurf est peut-être le premier sport de glisse a ne pas être issu d'une quelquonque forme de contre-culture. Ne vous marrez pas, c'est un élément clé. Le kitesurf est un produit de consommation avec tout ce que cela implique. Qui plus est, le danger n'est pas forcément bien visible. Résultat, des gens peu informés se mettent en danger mais ce n'est pas malheureusement pas le seul souci. L'autre est que beaucoup de pratiquants qui pensent savoir tirer toutes les ficelles négligent leur propre sécurité. Genre, je maîtrise, l'enfer, ce sont les autrres
Aujourd'hui, pour en revenir à la France, sauf erreur de notre part, personne ne prend le problème à bras le corps, même si on imagine bien que des gens réagissent et agissent en coulisse.
A l'heure où les interdictions et autres règlementations risquent de pleuvoir, on serait bien inspiré de s'en préoccuper. Parce que mourir en kitesurf n'est pas supportable, parce que notre sport a besoin qu'on le défende.
On lance le débat. Ce édito n'a pas été écrit juste pour être lu mais pour faire réagir. Quel message structuré doit-on faire passer, quel doit être le rôle de la FFVL, de l'association des marques, quel doit être le rôle des médias, des clubs, quel doit-être le rôle de chacun sur le spot. Quel doit être notre rôle à tous ?
On attend vos propositions et vos commentaires. Parlons en bordel, agissons.