Ligne de partage des eaux
Vendredi dernier, un windsurfer est mort à l'Almanarre. Encore ce matin lundi 7 octobre, il semble que ce soit la seule certitude et elle immensément triste. Un sujet dans la presse locale a rapidement parlé d'une collision avec un kitesurfer, d'un délit de fuite, des éléments basés semble t-il sur une « enquête » sans doute trop hâtive puisqu'à priori la version des faits est déjà remise en cause. Il faudra donc répondre à un certain nombre de questions précises. S'il y a bien eu collsion, qu'elles en étaient les circonstances et déterminer les responsabilités. Après seulement, nous pourrons en parler en connaissance de cause. Mais le flux de l'actualité, même locale, a horreur d'attendre. Et le web et les réseaux sociaux encore moins...
A l'heure où nous écrivons ces lignes, autant être clair, nous n'avons pas « enquêté ». Parce que faire le tour du web en 10 minutes ne suffit pas, pas plus que de passer trois coups de fils à des gens qui ont juste entendu dire.
La mort de ce passionné est infini triste et que doit-on en retirer, que peut-on en conclure ?
Doit-elle forcément servir à remettre en cause la cohabitation entre windsurfers et kiteboarders ? Oui et non. Bien entendu les responsabilités devront être établies, bien évidemment, on devra en tirer des enseignements et les kiteboarders en particulier. La mer appartient à tout le monde et il appartient à chacun d'évoluer sur l'eau en prenant en compte les autres. Rien ne dit que dans le cas de Hyères, le kiteboarder ait eu un comportement dangereux mais il ne faut pas se voiler la face, il nous ait tous arriver de voir des riders déclencher un jump sans se préoccuper des autres. Tout comme avant, bien avant le kite, on pouvait aussi voir des windsurfers envoyer un jibe pleine balle sans même regarder derrière ou évoluer dans les vagues, sans apparemment avoir pris conscience qu'ils n'étaient pas seuls sur le spot. Aujourd'hui, tout le monde veut du plaisir immédiat sans contrainte, sans réglement, chacun arrive sur le spot prendre sa dose comme une chose due même aux détriments des autres. De plus en plus de passionnés sont sur les spots les bons jours et le partage de l'espace, aussi grand soit-il, n'est pas un chose facile. Les trajectoires des windsurfers et des kiteboarders ne sont pas plus compatibles que celles des skieurs et des snowboarders, pas moins incompatibles que celle des voitures et des motos. C'est à nous de faire la différence.
On souhaite tous qu'il n'y ait aucun accident sur les spots et heureusement, ils sont très rares. Ne ne nous laissons pas abuser par un article trop vite écrit, ne nous voilons pas la face non plus. Le plaisir sur l'eau, le plaisir de chacun ne doit pas se faire au prix de la sécurité des autres. C'est notre affaire à tous d'autant que l'arrivée du kite sur les spots a changé la donne et que suivant les spots, ça s'est plus ou moins bien passé. Mais nous sommes tous des passionnés de la mer, c'est de ça dont il faut se souvenir.
Pas besoin d'un permis de kite, pas plus que d'un permis de snowboarder mais il est clair qu'il faudrait engager une vraie réflexion sur le rapport aux autres. On évitera cependant jamais les accidents.