Dark days
Ce court métrage est une merveille. Il ne vous échappera pas que c'est du surf, de ce genre de surf que la plupart d'entre nous ne pratiquera jamais, on parle là des plus grosses sections mais ce que cette vidéo dit aussi, c'est qu'après avoir passé les dernières décades (pour les plus... disons expérimentés) à rêver des horizons chauds et bleus, le gris et le froid, pour ne pas dire l'hiver, l'Europe voire même l'hiver européens est enfin quelque chose qui peut faire rêver.
Ne vous marrez pas, l'image nous formate quoiqu'il arrive. L'endless summer est une idée plaisante mais qui n'est pas à la portée de tout le monde. Mine de rien, c’est à une double contrainte que doit faire face le passionné lambda, lorsqu’il est raide dingue de kitesurf, de surf ou de windsurf par exemple.
En effet, depuis des décades, l’imaginaire proposé par les acteurs des sports de glisse est lié aux antipodes, à la notion d’endless summer. Tout ça vient du surf. Si on a vu récemment ici-même, que cette proposition évolue pour aller doucement vers l’hiver, les vecteurs de rêves, trips dans les magazines et aujourd’hui, les clips vidéo, vous propulsent aussi sec dans des contrées lointaines, difficilement accessibles, couteuses en moyens et en temps. Autant dire que ce ne sera jamais le quotidien du rider lambda.
Or ce que voit le breton ou le sudiste « de la glisse d’en bas », c’est son home spot, voire celui d’après, là où il ira écrire non pas une quelquonque légende, mais sa propre histoire. C’est déjà pas mal. La Torche en novembre, Beauduc en mars mar exemple pour le kite, le windsurf, le surf ou le stand up paddle. La beauté certes, mais la dureté des élements, le froid, un océan qui ne s’approche pas dans un costume de top modèle mais une force brute avec laquelle il faut composer. Entre la vague parfaite et le home spot, entre le rêve perpétuellement entretenu et la réalité de la pratique en europe, il vaut mieux apprendre à s'imaginer une belle session sur fond gris.