Bref, un cargo
Bref, ils ont pollué ma plage. Bref, cette semaine là, une tempête de chez tempête est annoncée. Je me dis que c’est rare une tempête, enfin pas tant que ça, et que tout le monde doit être prévenu étant donné la couverture médiatique. Vendredi matin, je pars en ballade sur ma plage préférée : tout l’année j’y surf, elle est belle et elle sent bon. Bref, je l’aime comme une copine qui est belle et qui sent bon. Sauf que là, elle est pleine de fuel, elle pue et elle est moche : un gros tas de ferraille Maltais fout le bordel. Je ferme les yeux, je me pince le nez, je rouvre les yeux, je me dé-pince le nez : Ca pue encore et l’horreur est toujours là. Alors je me dis, comme tout le monde, enfin comme tous les gens tristes et en colère : qu’est-ce qu’il fout là ? Comment est-ce possible ? Comment a-t-on pu laisser faire cela ? Bref je suis triste et en colère. Je referme les yeux, je me repince le nez. Et j’appelle mes pôtes : on se réunit, on s’insurge, on interpelle. Bref, on se mobilise pour dénoncer, pour essayer de modifier le système, en combler les failles. En tout cas, ma plage est moche, elle pue et ce cargo m’emmerde : ils ont pollués ma plage et ma vie, et pour un bon bout de temps. Bref, je me dis que "si aujourd’hui nous n’agissons pas, c’est notre dignité qui se sera échouée sur cette plage…"