Mais piting, il m'a énervé l'autre !!!
Depuis deux ou trois ans, sous la pression des médias sociaux, le paysage médiatique du kite s'est tranformé. La photo, le partage sont arrivés mai surtout la vidéo a tout dévoré sur son passage. Si les aspects positifs sont très nombreux, il faut aussi prendre du recul. On finit pas regarder les vidéos comme les vaches regardent passer les trains ou comme votre grand-mère s'enfilait les épidodes de Navarro.
Les mots ont toujours leur importance. La preuve par ...Momo, prince de Camargue qui postait pas plus tard ce billet d'humeur et que nous prenons la liberté de reproduire ici
"Bon, les gars, décidément, il se passe quelque chose de puissant dans la pratique du kitefoil
Hier; Beauduc; Plan d'eau bof, vent assez cramoisi, car tres changeant en angle et en force. Fin d'après midi, les conditions se stabilisent autour de 15 nds. Je sors mon quiver preferé: Mustang JBK 215 + TK furia 13² 2014. Là, comme on dit, je crains déguns.
Je me fous à l'eau, je passe les bancs de sable plage nord, et pars taquet mémé en direction du milieu du paradis sur terre, c'est à dire loin du bord. Et là bas, je devine, sur la ligne d'horizon, un gonze qui navigue tout seul loin de tous. Je comprends aussitôt, en l'absence de gerbe d'eau, que c'est un foil. Chouette, me dis-je!! Je vais pouvoir croiser le fer avec autre chose qu'un vulgaire twin tip. Enfin un engin à ma mesure.
Je comprends vite que j'ai à faire à un client: Car entre le moment où je me suis mis en tête de le rattraper, et le moment où je l'ai rattrapé, il s'était passé quelque chose de réellement important, sans quoi je ne l'aurais jamais rattrapé: Il avait fait demi tour
On se met sous la même amure, on se défie gentiment du regard, il comprend mes intentions belliqueuses, opine du chef, fronce les sourcils, bref: Il envoie la purée.
Premières mesures de la douce mélodie: allure au travers. Je borde ce qu'il faut, rentre la tête dans les épaules (ceux qui me connaissent comprendront le gain considérable en matière d'aérodynamique), je me cale nickel dans les straps..... Et mon rival est là, bien là, toujours là. A mon vent. Contrôle total de sa part sur ma miserable personne! Piting!! Me rétorque-je! Il va voir ce qu'il va voir!! Je mets la manette des gaz sur "Full Engine of His Mother", tout en envoyant un peu plus à l'abattée, histoire de lui dire que quand ça va vite, vraiment vite, c'est moi qui gouverne.
Et l'autre, il trouve pas mieux que de me partir dans mon dos, encore plus abattu que moi, et il me passe sous mon vent avec la décontraction d'un Lucky Luke qui met sa branche de fenouil à la bouche après avoir tué 122 hors-la-loi avec une seule balle
Et là, on n'avait même pas attaqué SON terrain de prédilection: La nave au près! Bon, je vous éviterai donc la narration de ce cuisant épisode de ma vie de waterman et concierge de Beauduc. Après une bonne heure de joutes, je dûs, tel un Versingetorix tout en Krisprolls, rendre mes armes au pied de l'autel au dessus duquel trônait fièrement mon adversaire d'un jour. Je posais tel un pleutre un genou à terre, inclinant ma tête, et montrant un cou prêt à subir le redoutable tranchant du bord d'attaque du foil de mon vainqueur. A ce moment que je croyais définitif, j'entendis sa voix, empreinte de la douce haleine de la victoire, me dire: Va, et dis leur que dorénavant, et pour très longtemps, la glisse appartient aux adeptes du foil.
Je me suis relevé, et je me suis cassé.
Résumé: Plan d'eau bof, vent à la con, et petite fessée des familles au large. Heureusement, Heureusement, Heureusement, trisse-je: La bière du 20h00, devant un coucher de soleil 1000 fois plus beau qu'une 103 spx béquillée devant la terrasse d'un bistrot de village, était d'une parfaite fraîcheur, et à ce titre, elle fut dignement scalpée, et partagée à quatre.
Mais piting, il m'a énervé l'autre!!!